what do spiders eat at night? (spiderio)

what do spiders eat at night?

Quentin Beck n’était pas homme cruel. Du moins, il était parvenu à s’en convaincre. Il n’était rien de plus qu’une personne déterminée, intolérante à la perte de temps et à l’étroitesse d’esprit. Ainsi, si un imbécile était assez bête pour lui faire obstacle, l'idiot méritait bien ce qui allait lui arriver, pas vrai ? Ce nouveau Peter Parker ferait-il lui aussi la bêtise de se dresser sur son chemin, comme son prédécesseur ? Connaitrait-il le même destin tragique ? Il était encore trop tôt pour le dire.

Avec sa petite araignée, Beck jouait un jeu dangereux, étrangement grisant et même… plaisant. Après avoir découvert que Peter ignorait tout de son identité sur cette nouvelle réalité, Mysterio avait orchestré leur rencontre lors d’un congrès des plus grands esprits scientifiques sur les technologies du futur. Il y avait découvert un Peter bien différent de celui qu’il s’apprêtait à achever avant d’être aspiré sur la Terre-1018. Le jeune homme était ici plus jeune et plus naïf – plus malléable. Si Beck jouait bien ses cartes, il était persuadé de pouvoir tirer la situation à son avantage. Et s’il devait flirter avec un variant de son ennemi mortel pour y parvenir, qu’il en soit ainsi. Après tout, tout ceci n’était qu’une manipulation de plus, une illusion sans hologramme, un mensonge tissé de toute pièce... pas vrai ?

Une chose était néanmoins certaine – Quentin Beck avait toujours détesté le Queens. C’est pourtant parfaitement à l’heure qu’il gara sa Porsche au pied de l’immeuble indiqué dans le dernier sms de Peter. Beck avait insisté pour venir le chercher, par pure galanterie – c'était leur premier rendez-vous, après tout – et non dans le simple but de faire du repérage sur son appartement et les dispositifs de sécurité de l'immeuble, évidemment.

L’homme pénétra dans le bâtiment et s’arrêta un instant face au miroir de l’ascenseur pour ajuster sa veste de costume. Sous cet éclairage fluorescent terriblement cheap, sa cravate lui donnait l’impression de jurer avec le reste de son ensemble. Un geste de la main plus tard et elle avait pris une teinte émeraude bien plus appropriée. C’était le genre d’illusions sur lesquelles il n’avait même plus besoin de se concentrer pour maintenir en vie.

Beck sortit de l’ascenseur et examina le pallier. Si l’on excluait le papier peint défraichi d’un marron offensant, le couloir ne présentait qu’une caméra, quelques portes, et l’accès à escalier de service. Il avança jusqu’à la porte qui indiquait PARKER et s’appuya contre le bâti. Une pensée fugace le traversa, comme un instinct de survie : il s’apprêtait à commettre une grave erreur. Beck la chassa aussi vite qu’elle lui était apparue – à cause de son Spider-Man, jouer avec le feu était tout ce qu’il lui restait. Il prit quelques secondes et se composa un visage avenant, métamorphosant ses traits habituellement tirés en une expression de gendre parfait. Loup au sourire d’agneau, il toqua enfin à la porte de l’appartement et lança : « Hey, Queens ? T’es prêt ? J’ai réservé pour dans trente minutes. »

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Peter se pressait comme il pouvait. Sa vie avait pris une telle trajectoire depuis quelques mois que le jeune homme avait l'impression parfois de n'être que spectateur. Et alors qu'il recherchait une chemise propre, le jeune héros repensait à ce qu'il avait traversé, à ce nouveau monde, à ce qu'il avait vécu depuis qu'il avait été aspiré par ce vortex. Il ne connaissait toujours pas les aboutissants de tout ça mais la vie finissait toujours par reprendre le dessus. Au début, il avait cherché à rentrer, par tous les moyens avant de se résigner. Il était coincé ici jusqu'à nouvel ordre. Alors, il avait repris sa vie d'étudiant. Une vie bien plus calme même si le costume et l'étiquette de Spiderman n'était jamais loin.

Et ce soir, ce serait le début de quelque chose. Enfin, il l'espérait. Tout avait été spontanée. La rencontre avec Quentin Beck, leur discussion sur la technologie que ce dernier avait développé. Et petit à petit, l'intérêt scientifique avait fini par laisser place à autre chose. Ce Quentin Beck avait quelque chose de familier mais il était impossible à Peter de se rappeler quoi. Peut-être l'avait-il croisé de là où il venait ? En tout cas, Peter était ravi de voir un homme de cette envergure s'adresser à lui comme à un adulte. Il avait parfois l'impression de revoir Tony. Il était plein de sagesse, de conseil et Peter avait fini par développer un crush sur ce dernier. C'était arrivé comme ça. Il n'avait jamais parlé de sa sexualité, à personne. C'était quelque chose qu'il avait découvert après être sorti avec Gwen. Les filles, ce n'était pas pour lui. Il ne restait que les garçons mais il n'avait jamais osé. Il n'y avait pas de superhéros gay par chez lui et Peter n'était pas sûr de vouloir être le porte étendard.

Mais ici, c'était différent. Alors quand Quentin Beck l'avait invité à diner, Peter avait répondu oui. Un peu trop vite, un peu trop maladroitement. Et Quentin lui avait donné une heure précise, récupérant son adresse par la même occasion. Peter était nerveux et quand il mit la main sur ses chemises, il en changea trois fois. Il n'était pas habitué à ce genre de vêtements. Mais vu la fortune de Beck, il n'irait pas manger au fastfood du coin et Peter voulait faire bonne impression. Il y avait une grosse différence d'âge entre eux. Mais Peter s'en fichait. Pour le moment, il se laissait guider par ce que la vie mettait en travers de son chemin. Après avoir été obsédé par Mystério dans son monde, il avait envie de laisser son esprit se reposer un peu et de vivre sa vie de jeune étudiant.

Quand quelqu'un frappa à la porte, Peter sursauta. Il était en train de galérer à mettre sa cravate et il s'avança vers la porte alors que Beck s'adressait à lui à travers la porte. Il l'ouvrit, prenant quelques secondes à observer avant de lever la tête. « Hey ! Désolé, je suis en train de me battre avec ma cravate et je suis à toi. »  Il lui sourit légèrement et se remit à se battre pour faire un noeud correct. D'habitude, c'était tante May ou Tony qui lui mettait mais là, il était seul et il ne voulait pas passer pour un idiot devant Quentin. Ce serait un mauvais départ pour leur premier rendez vous.

« Rentres ! Je n'en ai pas pour longtemps... » dit-il en s'écartant et en se dirigeant vers le miroir dans l'entrée pour tenter une énième fois de refaire le noeud. « Tu as passé une bonne journée ? Les investisseurs étaient satisfaits ? » Quentin devait rencontrer des investisseurs pour un projet que Quentin gardait secret. Peter avait bien essayé de lui tirer les vers du nez mais le brun restait silencieux, prétextant qu'il ne voulait pas se porter la poisse en en parlant trop tôt. Attisant de ce fait la curiosité du jeune homme...

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La porte s’ouvrit sur un Peter aussi resplendissant qu’à son habitude – dans cette réalité, du moins. Beck ne put s’empêcher de lui adresser un franc sourire, bien malgré lui. Le jeune homme avait cette qualité solaire, ce charisme impossible à ignorer derrière ses airs discrets. Irrésistible, fut sa première pensée cohérente. Merde, fut la seconde. Il était dans de beaux draps si un simple sourire du variant de son ennemi de toujours était déjà suffisant à le faire fondre.

Le grand brun se glissa dans l’appartement en tachant de se concentrer sur ses observations. Il étudia rapidement ce qu’il pouvait apercevoir des lieux sans avoir l’air trop intrusif tout en répondant à Parker dans un air distrait. « Il a fallu les convaincre mais je ne suis pas du genre à accepter qu’on me dise non. » Son regard se posa brièvement sur l’ordinateur portable de l’étudiant qui trainait sur la table basse du salon. Bingo. Il pivota doucement autour de la table et fit mine de refaire son lacet de chaussure, puis effleura de son bracelet l’ordinateur en se redressant. Ce simple contact avec l’OS intelligent de technologie Stark stocké dans son bracelet était tout ce qu’il lui fallait pour installer un cheval de Troie dans l’appareil. La vie digitale de Peter Parker n’aurait bientôt plus aucun secret pour lui.

Lassé de voir ce dernier se battre avec le morceau de tissu, Beck se glissa derrière le jeune homme et le prit par les épaules pour le tourner face à lui. « Ne sois pas bête, les beaux mecs dans ton genre n’ont pas besoin de cravate. » Du moins pas comme Beck, et les hommes de sa trempe. Sourire de requin au coin des lèvres, il se pencha vers lui pour redresser le col de sa chemise et enlever l’étoffe de soie. Il lissa le tissu de la chemise sur les épaules fines de Peter et ouvrit un bouton supplémentaire pour dégager son cou. Le souffle de Peter lui caressait la joue. « Voilà, comme ça. La perfection incarnée. » dit-il enfin en le couvant du regard. « Sauf peut-être les chaussures, mais on n’a plus le temps » qu’il ajouta pour nuancer ses compliments. Avec un peu de chance, c’était le genre de détail qui occuperait l’esprit de Peter toute la soirée.

« Allez, tu vas nous mettre en retard. Allons-y. » C’est presque naturellement qu’il lui prit la main pour l’entrainer hors de l’appartement. Beck était du genre à écraser son entourage pour sa simple présence, à leur imposer son rythme au gré de ses envies. Peter n’y ferait pas exception, même s’il faudrait le manœuvrer avec précaution. Il récupéra les clés sur la serrure et ferma la porte lui-même, comme s’il s’agissait de son propre domicile, masquant cette infantilisation malsaine par un sourire charmeur et assuré. Le genre de sourire qui communique tant à la fois. Ne t’inquiète pas, je m’occupe de tout. Je m’occupe de toi. Laisse-toi faire. Tu peux me faire confiance.

Vint alors son tour de passe-passe préféré : il fit mine de rendre les clés de Peter en les plaçant directement dans sa poche, mais il ne s’agissait que d’une illusion passagère. Les vraies clés resteraient avec Beck jusqu’à ce qu’il en décide autrement – et il avait là une excuse toute trouvée pour convaincre le jeune justicier de passer la nuit dans son appartement au terme de leur rendez-vous, si Peter se montrait récalcitrant. Beck n’en était pas à son coup d’essai.

Il escorta le jeune homme hors du bâtiment, une main glissée contre le bas de son dos, et lui ouvrit la porte de sa Porsche en parfait gentleman. Une fois derrière le volant, il fit vrombir le moteur et s’inséra en trombe dans le trafic New Yorkais, en direction du restaurant français étoilé dans lequel il avait réservé. Sa main quitta brièvement le levier de vitesse pour caresser le genou de Peter. « J’espère que tu aimes les huitres, Queens ? »

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Lorsqu'il ouvrit la porte et vit Quentin, Peter ne put s'empêcher de se dire que ce qu'il se passait, il le devait à ce voyage. Que jamais dans son monde, il ne se retrouverait dans cette situation. Sa sexualité était un sujet particulièrement tabou et on ne parlait pas de la différence d'âge. Mais en arrivant ici, Peter avait pris ça comme un moyen de se découvrir, de repartir sur de nouvelles bases. Il était toujours Spiderman mais il n'y avait plus ses proches, il ne risquait pas de décevoir quelqu'un. C'est pour cette raison qu'il avait accepté ce date. Un date pour lequel il était en retard. Se pressant, il fronça légèrement les sourcils devant la remarque du brun. Pas de cravate ? Ce n'était pas ce que lui avait dit Tony. Mais le compliment de Beck fit passer la pilule et leur proximité lui fit battre le coeur un peu plus vite. Il y avait quelque chose de magnétique chez Beck.

Il ne remarqua même pas la remarque sur ses chaussures et se laissa guider à l'extérieur. Peter ne voulait pas gâcher leur premier rendez-vous par des futilités vestimentaires. Et il se laissa guider à l'extérieur. Se retournant pour fermer, il le vit faire et Peter lui sourit. C'était agréable de voir quelqu'un s'occuper de soi. Il avait tellement l'habitude de s'occuper des autres, de veiller sur les autres qu'il en avait oublié le bienfait de voir une personne veiller sur soi. Il sentit le brun reposer sa clé dans sa poche et ils prirent le chemin de la sortie.

« Jolie voiture » nota Peter avant de monter à l'intérieur. Il n'était pas émerveillé. Quand on avait eu comme mentor Tony Stark, ce n'était pas avec de jolies voitures qu'on arrivait à l'émerveiller mais il notait qu'en plus de la différence d'âge, il y avait une différence de classe sociale. Peter n'était pas du genre à se sentir inférieur. Il savait que ses qualités étaient ailleurs, cachées. Et il se sentait flatté de voir un homme tel que Beck s'intéresser à lui. S'il réfléchissait un peu plus, il pourrait presque trouver ça suspicieux mais Peter n'avait pas envie de se prendre la tête. Il voulait profiter.

« J'aime bien. Comme la caviar ou tout autre mets délicats. Ton... » Il s'arrêta, ne voulant pas parler de Tony. Parce que parler de Tony, ça amènerait des questions et des explications qu'il serait incapable de donner. « J'ai eu la chance de côtoyer quelqu'un qui aimait ce genre de mets et il m'y a initié. » conclut-il avec un sourire. Cette main sur son genou et la naissance de sa cuisse le fit réagir. Il sentit son entrejambe se durcir un peu plus. Aucun doute sur l'effet que lui faisait cet homme. Et la voiture démarra. Peter se laissait guider. Quentin lui avait dit qu'il s'occupait de tout.

« J'espère que tu n'as pas prévu de folies pour ce soir. J'ai cours demain matin » dit-il avec un sourire. Il avait surtout rendez vous au labo afin de refaire de la toile. Mais il ne se voyait pas dire ça à Quentin. Il aurait pu s'installer un petit labo chez lui, mais c'était le risque d'être découvert. Là bas, il pouvait aisément parler d'expérience et le manager des laboratoires semblait l'apprécier. « Est-ce que je vais en apprendre plus sur toi ce soir ? Est-ce le grand soir où le mystérieux Quentin Beck va se révéler un peu ? » Parce que Peter avait déjà posé des questions, trop de questions. Il était curieux, c'était sa nature. Et Quentin arrivait habilement à esquiver la plupart. Il lui offrait des miettes, attisant l'intérêt de l'étudiant et du héros. Et ça le frustrait de plus en plus...

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La Porsche vrombissait alors que Beck pointait à 100km/h à travers les avenues du Queens. Dans son bracelet, l’OS intelligent l’assistait silencieusement dans sa conduite plus qu’agressive en l’aidant à anticiper les obstacles. Grisé par l’adrénaline et la proximité de son ennemi-devenu-prisonnier à ses côtés, l’homme souriait. Un rictus qui disparut presque instantanément quand il entendit Peter commencer à mentionner Tony avant de s’interrompre. Comment est-ce que ce salopard de Stark pouvait continuer à le hanter aussi longtemps après qu’il lui ait réglé son compte ? « Tony Stark ? Tu es proche de lui dans ton univers ? » Il avait tenté en vain de rendre sa question désintéressée, mais il savait son ton trop agressif pour être totalement innocent. Beck avait toujours crevé de jalousie pour ce crétin autocentré et mégalomaniaque qu’il s’était empressé d’assassiner sur sa dimension natale, le premier meurtre d’une longue série qui avait fait de lui l’énigmatique Mysterio. Son variant sur la Terre de Peter n’en avait-il pas fait de même ? Pire – ce variant avait-il laissé à Stark la voie libre pour qu’il pose ses sales pates sur le précieux Parker ? Comment avait-il pu être aussi incapable ?!

Il réalisa alors qu’il serrait les doigts sur le volant à en faire blanchir ses articulations. Il donna un coup d’accélérateur supplémentaire alors qu’ils s’enfonçaient dans le Midtown Tunnel qui reliait le Queens à Manhattan, et fit de son mieux pour changer de sujet en répondant aux questions de Peter. Si l’intellect de l’homme-araignée serait toujours un obstacle au carcan dans lequel Beck comptait l’emprisonner progressivement, il savait qu’il pouvait néanmoins le museler, en commençant par interrompre sa progression académique. « Je suis sûr que tu n’as pas vraiment besoin d’aller en cours, pas vrai ? De ce que j’ai pu entrevoir de tes nombreux talents, ce sont plutôt tes professeurs qui ont des choses à apprendre de toi non ? » La voiture sortit du Midtown Tunnel, émergeant sous la skyline de Manhattan. A quelques blocks, on pouvait distinguer la tour Oscorp qui dominait les bâtiments alentours.  « Si tu veux occuper ton temps de façon plus productive, je peux probablement passer quelques coups de fil à mes amis d’Oscorp et te dégoter un boulot dans de vrais laboratoires à la pointe de la technologie. Je suis sûr que tu trouveras bien un moyen de me rendre la faveur un jour. » Il lança un regard appuyé à Peter. Beck n’avait jamais été connu pour sa subtilité. Tout l’enjeu résidait maintenant dans sa capacité à emballer sa toxicité dans un joli paquet cadeau.

Il fit mine d’être offensé par la question suivante de Peter, notant au passage l’ironie de la situation : Parker lui demandait de se livrer alors que lui-même cachait une double identité. Un jeu de dupes sur lequel Beck avait plusieurs mouvements d’avance. « Je suis un livre ouvert, Queens. Tu ne me fais pas confiance ? Demande-moi ce que tu veux. » Bien sûr, il savait pertinemment que leur destination se trouvait après le prochain virage, et qu’aucune question profonde n’aurait probablement le temps d’être posée d’ici là. Rictus aux lèvres, il gara la voiture devant le voiturier et lui lança les clés avant d’aller tendre son bras à Peter pour l’aider à sortir de l’habitacle comme tout bon gentleman qui se respecte. Il guida sa proie jusqu’à l’ascenseur du luxueux gratte-ciel et se plaça derrière Peter alors qu’ils gravissaient les étages. Beck contempla leur reflet dans le miroir doré de l’ascenseur, satisfait du couple qu’ils pourraient former s’il jouait bien ses cartes. Lui, dominant le jeune homme par sa stature, et Parker, dont les grands yeux de biche semblaient l’appeler à prendre le contrôle. Son souffle chaud contre la nuque de Peter, il dû se faire violence pour ne pas le dévorer immédiatement.

Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent avant qu’il ne puisse céder. Un majordome en costume les accueillit de son accent français tranché. « Ah, Monsieur Beck ! Quel plaisir de vous revoir. Votre table habituelle vous attend. » Il suivit le dénommé Jacques en lui faisant la conversation dans un français approximatif, une main dans le bas de dos de Peter pour le guider à ses côtés. Le majordome les installa à l’écart des autres clients, face à une immense baie vitrée. Le restaurant dominait tout Central Park, leur offrant une vue plongeante sur la nature et tout l’Upper East Side. Beck aida Peter à s’installer et adressa un geste rapide à Jacques, qui s’empressa de venir leur servir une coupe de champagne. Les deux hommes étaient assis perpendiculairement à la table, de sorte qu’ils pouvaient profiter du panorama comme de l’autre personne qui se trouvait à ses côtés. Il couva Parker de son regard chaud et leva sa coupe pour trinquer. « A nous deux, Peter. A cette belle soirée qui ne fait que commencer. » Il avala une gorgée en admirant son rencard, aux traits sublimés par la lueur douce du restaurant et l’arrière-plan nocturne de Manhattan. Le corps de Beck vibrait d’une envie primale, obsessionnelle. Il devait posséder Peter Parker. « J’étais presque surpris – mais ravi, évidemment – que tu acceptes mon invitation. Qu’est-ce qui t’a persuadé ? » Une question a priori innocente qui ne manquerait pas d’alimenter ses instincts narcissiques. Lui et Tony Stark n’étaient peut-être pas si différents, finalement.